dimanche 21 août 2022

Les isoglosses ça sert, d'abord, à tuer les langues

Farouche ennemi de l'individualité de la langue occitane, et par conséquent des savants "montpelliérains"
Charles de Tourtoulon et Camille Chabaneau, Paul Meyer, savant né à Paris, était d'origine alsacienne, mais a toujours professé une idéologie suprématiste française (un pays, une langue), à l'instar de son ami Gaston Paris. En 1895, Paul Meyer publia dans Romania un article sur la division de l'occitan (qu'il nommait provençal) en deux moitiés, la plus septentrionale en cha/ja contre la plus méridionale en ca/ga. Il a publié un supplément dans le volume de 1901 de la même Romania. Pour ce faire, Meyer n'a fait de recherche de terrain, mais a utilisé les anciennes chartes et certaines cartes. Les données sont incorrectes en raison des sources choisies. Comme l'ont prouvé Charles Bonnier et d'autres (mais Bonnier a été mis à l'index par Meyer et mérite une mention spéciale*), le texte des chartes ne peut pas refléter la langue parlée d'une région spécifique. Cela dépend des scripta qui peuvent inclure des caractéristiques locales, mais en général, nous n'avons aucune idée des personnes qui ont réellement écrit ou copié les textes. D'autre part, la toponymie qu'il a utilisée n'était pas si précise et peut parfois ne pas refléter des changements survenus dans la limite entre les deux zones. Deux grandes villes d'Occitanie "du Sud", Brageirac (ou devrait-on écrire Brajairac) et Aurenja (Bergerac et Orange en français) ont dans leur nom le g>j typiquement nord-occitan. 

Cliquez ici pour lire ou télécharger c et g devant a en provençal. Étude de géographie linguistique de Paul Meyer (n°123 des Documents pour l’étude de la langue occitane) sur le site de l’IEO Paris.

* À propos de Bonnier, voir Vincent Balnat. « Charles Bonnier (1863-1926), un philologue européen de la Belle Époque. » Zeitschrift für romanische Philologie, De Gruyter, 2020, 136 (2), pp. 337-371, disponible sur HAL: https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02945788/document.